Les Souffleurs n'appartiennent pas à l'univers du texte, ni tout à fait à celui du théâtre de rue auquel on les associe volontiers. Ni compagnie ni collectif, ils disent être un commando d'intervention poétique. A l'origine, une utopie pratique, davantage qu'un concept, imaginée par le comédien Olivier Comte, auteur en janvier 2001 d'un "Manifeste du chuchotement" et cheville ouvrière depuis mars de la même année de ce rassemblement d'individus oeuvrant au "ralentissement du monde avec les seusl outils de la poésie. Rien de moins.
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Les gens se tiennent debout grâce à la puissance des mots. La poésie est l'autobiographie de l'espèce humaine.
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Un travail de lecture aride, patient, humble sous le regard d'une poésie à l'inquiétante compacité. Interpréter n'est pas le but. Il s'agit de tout autre chose. D'une sorte de déconstruction ou de réduction de la langue d'un poète à son état primitif. A ce dont elle faite, peut être même à son insu.Expérience d'un balbutiement. On devine qu'il y a du vertige à s'approcher aussi près d'une langue.
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Télérama - extraits de lecture à la rencontre "des Souffleurs de Vers" - 18 mai 2011
Plus le temps passe, plus les jours défilent,
Avec le sentiment croissant de l'importance de la parole
Et avec, le constat de cette difficulté à s'y raccrocher,
Pour parler, au fond, du fond...
Pour laisser dériver les pensées dans une volupté orale
Accouchement des plus difficiles
Peut-être suffit il de souffler, un peu plus,
Un peu mieux, à voix haute
Le verbe ouvert comme une gueule de grizzly béante